But where is the Andalusian regionalism? In the memes!

Article written by Celia Zayas Espinosa, in Spanish and French.

The Alhambra, Grenada, Andalousia – Photo by Vidar Nordli-Mathisen on Unplash

Mais où est le régionalisme andalou ? Dans les memes !

Le nouvel activisme pour une identité andalouse n’est ni dans les cours d’université, ni dans les bureaux des politiques culturelles et éducatives, ni dans les salons de discussion, s’ils existent encore. Maintenant, la « communauté imaginée » dont Anderson parlait se construit sur internet : Facebook, Instagram… 

Quoi ? Qui ? Comment ? 

Mais commençons depuis le début. Y-a-t-il une identité andalouse ? Bien sûr que oui ! L’explosion des identités nationales du XIXème siècle a aussi touché ce territoire méditerranéen. Et de quelle manière. Les événements politiques en l’Espagne au XIXème ont donné lieu à deux expériences d’autogestion politique : la Junta Suprema de las Andalucías de 1835 et le mouvement cantonaliste de 1873. Et c’est là, en même temps que la Catalogne et que le Pays Basque, que se développe une identité culturelle andalouse qui va avoir ses propres centres culturels à l’étranger, les Centros Andaluces, dont certains comme celui de la Havane existent encore, et qui va aussi donner lieu à l’andalousisme politique, avec un programme plutôt fédéraliste. 

¿Dónde está el regionalismo andaluz? En los memes

El nuevo activismo andaluz no se encuentra en las aulas universitarias, ni en las oficinas de políticas culturales y educativas, ni en las salas de discusión, si es que algo así aún existe. En estos tiempos, la “comunidad imaginada” de Anderson se construye en Internet. Facebook, Instagram. 

Pero, ¿qué, quién, cómo? 

Empecemos por el principio: ¿Existe una identidad andaluza? Lo cierto es que sí. La fiebre de las identidades nacionales a mediados del siglo XIX también llegó a este territorio mediterráneo, y de qué manera. Los acontecimientos políticos de la España decimonónica, con toda su complicación, dieron lugar a dos experiencias de autogestión política: la “Junta Suprema de Andalucía” de 1835 y el movimiento cantonalista de 1873. De forma contemporánea con el surgimiento de las identidades catalana y vasca, se desarrolla una identidad cultural andaluza que va a llegar a tener sus propios centros culturales en el extranjero, los “Centros Andaluces” – lugares como La Habana aún los conservan – y que van a dar lugar posteriormente a un andalucismo político con un programa fundamentalmente federalista.

L’andalousisme, comme la plupart des mouvements nationaux à l’époque, est un produit des ambiances intellectuelles qui trouve dans l’Ideal Andaluz (1915) de Blas Infante son point d’inflexion. Ce mouvement est d’une grande importance jusqu’à la période du franquisme et ses efforts pour construire une identité nationale espagnole centralisée et homogène. Après la transition, cette tendance revient et différents partis capitalisent dessus, notamment le Partido Andalucista, qui, depuis le début des années 2000, a presque complètement disparu. Il reste aujourd’hui seulement des groupes minoritaires d’orientation syndicale de gauche et, bien sûr, les memes. 

En 2012, le centre national de recherche sociologique (CIS) a posé la question suivante : « A quel point êtes-vous êtes fier d’être andalou ? » 65.8 % se sentaient « très fier », et 57.8 % disaient être très fier d’être espagnol. Il est très intéressant aussi de noter que, quand on demandait ce que l’Espagne signifie pour les enquêtés, 75.2 % répondaient « mon pays », mais seulement 9.7 % répondaient « une nation dont je me sens membre ». Il existe une double identité espagnole et andalouse qui, au contraire de la Catalogne et du Pays Basque, ne conduit pas vers des mouvements indépendantistes mais qui, par des causes différentes et intéressantes à approfondir, cohabitent ensemble. Néanmoins, ces dernières dizaines d’années, on ne parle plus de « l’identité andalouse ». Mais cela est en train de changer. 

On peut parler d’une certaine réémergence de l’andalousisme qui passe par la construction d’imaginaires collectifs pour les jeunes, à travers la production et la diffusion d’images satiriques sur internet : les memes.

Peut-être à cause de l’absence d’un mouvement social ou politique capable de capitaliser sur l’identité andalouse, peut-être influencé par l’indépendantisme catalan, on peut parler d’une certaine réémergence de l’andalousisme qui passe par la construction d’imaginaires collectifs pour les jeunes, à travers la production et la diffusion d’images satiriques sur internet : les memes. 

Des pages comme « Andalousian Shitposting », « Glorious Andalousian Emirates Mêmes », « hablatuandaluz » ou « Andalusian dictionary » créent, aujourd’hui, une vision de l’identité andalouse qu’on peut fonder sur quatre éléments principales : les références culturelles de la vie quotidienne (références télévisées, gastronomiques, politique autonome…); la contraposition contre « les mesetarians », mot utilisé pour s’addresser aux gens du centre de l’Espagne qu’on idéntifie avec la culture hégémonique espagnole, vue comme oppressive ; la défense d’une histoire et d’une culture propres qui redéfinissent le narratif d’Al-Andalous et mettent en valeur l’origine andalouse des artistes et intellectuels contre le stéréotype de l’andalou inculte ; finalement, la langue. 

Mais quelle langue ? 

La langue est un des éléments centraux de toute construction identitaire. Néanmoins, l’andalou n’est pas une vraie langue. Pour ces initiatives, il s’agit surtout de mettre en valeur la manière andalouse de parler contre le discours qui associe le dialecte andalou avec la pauvreté ou l’illettrisme. 

La compte Instagram @andalusian_dictionnary explique, en anglais, pourquoi c’est une bonne question. Il existe des mots propres à la manière de parler andalouse, et @hablatuandaluz explique l’étymologie de certains mots et travaille contre la stigmatisation de l’andalou. Dans l’image, on voit Victoria Kent, intellectuelle, activiste politique pour le suffrage féminin, andalouse, et sur elle le mot « inculta » (inculte). La satire sur Internet. 

Mais un autre phénomène intéressant est l’usage de l’andalou écrit. 

L’andalou ne s’écrit pas, malgré différents essais publiés depuis le XVIII siècle, une tentative d’approuver une grammaire andalouse dans les années 30, ou de nouvelles initiatives. Une d’entre elles est la Zoziedá pal ehtudio’el andalú (ZEA) qui propose une orthographe systématique, et même une version du Petit Prince en andalou qui commence avec : « Una beh, kuando yo tenía zeih z’añiyoh, bi un dibuho mahnífiko en un libro a tento’e la zerba bihen ke ze yamaba « Histoires Vécues (Ihtoriah bibíah) ». En é ze figuraba una bixa boa tragándoze una fiera ». 

Cette reconstruction identitaire se voit elle-même comme une identité de l’opprimé, liée au fait que l’Andalousie a toujours été une des régions les plus pauvres et rurales d’Espagne, ainsi qu’à la dépréciation de l’andalou comme « l’espagnol mal parlé ».

Mais toutes ces initiatives sont très minoritaires, même pour les andalous. Néanmoins, l’usage d’une orthographe andalouse, très souvent mélangée avec l’anglais, donne une nouvelle visibilité à cette question d’une manière plutôt comique. Dans l’image ci-dessus, on voit une critique de l’usage de « l’espagnol neutre » dans la télévision communautaire autonome, un sujet assez récurrent qui a aussi une lecture politique. 

En effet, l’identité andalouse se construit des fois contre une identité espagnole homogène et se fonde sur des éléments identitaires ruraux et traditionnels mais en même temps, elle est très liée à des opinions politiques de gauche. Cette reconstruction identitaire se voit elle-même comme une identité de l’opprimé, liée au fait que l’Andalousie a toujours été une des régions les plus pauvres et rurales d’Espagne, ainsi qu’à la dépréciation de l’andalou comme « l’espagnol mal parlé », la langue des gens sans éducation, illettrés.
Néanmoins, il est curieux de noter que cette défense de « l’andalou » se fait à travers l’humour et que ce sont des jeunes éduqués qui sont derrière ces sites Internet, car ils montrent une connaissance profonde de l’histoire et de la culture andalouse tout en maîtrisant des langues étrangères. En tout cas, cela pose d’autres questions. 

Il faut ne pas oublier que cet article n’est qu’une approche superficielle d’une question très complexe : la construction d’une identité régionale. Plusieurs lectures peuvent être faites, et une analyse plus en profondeur serait nécessaire pour une meilleure compréhension des dynamiques de construction identitaire et des effets de la nouvelle culture de l’image et de la satire sur Internet dans les processus politiques. 

Faire de la politique à travers l’humour. On peut en dire beaucoup plus, on peut le dire beaucoup mieux. En définitive, il n’y a rien de mieux qu’un meme. 

El andalucismo, como la mayoría de movimientos nacionales de la época, surge como producto de los círculos intelectuales y encuentra en “Ideal Andaluz” (1915), de Blas Infante, su obra cumbre. El movimiento adquirirá gran relevancia durante los primeros años del siglo XX, siendo especialmente durante la I República, hasta que los esfuerzos del franquismo por construir una identidad centralizada y homogénea van a resultar en la erradicación del andalucismo. Resurgirá posteriormente durante la Transición y será capitalizado por diferentes partidos, sobre todo el Partido Andalucista, que prácticamente desaparecerá de la escena política en los primeros años de la década de los 2000. Hoy por hoy, el andalucismo político es del todo residual, existiendo en círculos sindicales bastante minoritarios y, evidentemente, en los memes.

Es posible hablar de un cierto resurgimiento del andalucismo que pasa por la construcción de imaginarios colectivos entre los jóvenes a través de la producción y difusión de imágenes satíricas en internet: los memes.

En 2012, el Centro de Investigaciones Sociológicas (CIS), preguntó a los andaluces cómo de orgullosos se sentían de ser andaluces. El 65,8% se sentían “muy orgullosos”, ocho puntos por encima de aquellos que se sentían “muy orgullosos” de ser españoles, el 57,8%. Cuando se les preguntaba “qué significa España para usted”, es interesante remarcar que un 75,2% respondía “mi país”, pero sólo un 9,7% respondía “una nación de la que me siento parte”. Lo cierto es que es clara la existencia de una doble identidad, andaluza y española, que, al contrario que en los casos de Cataluña y Euskadi, no llevan a movimientos independentistas – por diferentes causas, interesantes de analizar- sino que cohabitan juntas. Sin embargo, en las últimas décadas el debate sobre la identidad andaluza, tan importante en otro momento, es inexistente. Pero eso está cambiando. 

Quizá sea a causa de la ausencia de un movimiento social o político capaz de capitalizar un sentimiento identitario regional relativamente fuerte, quizá sea por la influencia del movimiento independentista catalán que ha hecho resurgir la cuestión de una España con diversas identidades, lo cierto es que es posible hablar de un cierto resurgimiento del andalucismo que pasa por la construcción de imaginarios colectivos entre los jóvenes a través de la producción y difusión de imágenes satíricas en internet: los memes. 

Páginas como “Andalousian Shitposting”, “Glorious Andalousian Emirates Memes”, “hablatuandaluz” o “Andalusian Dictionary” crean, hoy, una visión de la identidad andaluza que podemos basar en cuatro elementos principales: referencias culturales de la vida cotidiana (televisión, gastronomía, política autonómica); la contraposición contra “los mesetarians”, término designado para las personas del centro del país, representación caricaturesca de una cultura hegemónica española; la defensa de una historia y cultura propias que redefinen la narrativa de Al-Ándalus y revaloriza el origen andaluz de artistas e intelectuales contra el estereotipo de “lo andaluz” como sinónimo de inculto, rural, cateto y, finalmente, la lengua. 

Pero, ¿qué lengua? 

La lengua es uno de los elementos centrales de toda construcción identitaria. Sin embargo, el andaluz no es un idioma. El objetivo de este nuevo movimiento online es, sobre todo, poner en valor la forma de hablar andaluza contra el discurso que lo asocia con la pobreza y la incultura.

La cuenta de Instagram @andalusian_dictionnary explica, en inglés (por qué en inglés, es una buena pregunta) términos propios del dialecto andaluz o, @hablatuandaluz explica la etimología de ciertas palabras y trabaja contra la estigmatización del andaluz. En la imagen, Victoria Kent, intelectual y activista por el sufragio femenino, andaluza, y sobre ella la palabra “inculta”. La sátira de internet. 

Pero un fenómeno también interesante es el uso de una ortografía andaluza.

Generalmente, el andaluz no se escribe, a pesar de ciertos intentos desde el siglo XVIII, una propuesta para aprobar una gramática andaluza truncada por la Guerra Civil y nuevas iniciativas. Una de las más recientes, “La Zoziedá pal ehtudio’el andalú” (ZEA) que han propuesto modelos ortográficos y una literatura en andaluz, como la versión de “El Principito” que comienza así: « Una beh, kuando yo tenía zeih z’añiyoh, bi un dibuho mahnífiko en un libro a tento’e la zerba bihen ke ze yamaba « Histoires Vécues (Ihtoriah bibíah) ». En é ze figuraba una bixa boa tragándoze una fiera ». 

Esta nueva reconstrucción identitaria se ve a sí misma como una identidad del oprimido, muy influenciada por la desigualdad histórica de Andaucía como una de las regiones más pobres y rurales de España y a la depreciación del andaluz como « el español mal hablado ».

Todas estas iniciativas son (aún) muy minoritarias incluso en el contexto regional. Sin embargo, el uso de una ortografía andaluza, de hecho sistematizada, y frecuentemente mezclada con el inglés, visibiliza esta cuestión desde un enfoque sobre todo cómico. En la imagen, se puede ver una crítica al uso del « español neutro » en la televisión autonómica, un tema muy recurrente que tiene, por supuesto, una lectura política. 

En efecto, la identidad andaluza se configura a veces en contraposición a una identidad española homogénea, si bien al mismo no existe entre ellas conflicto político. Esta identidad andaluza se erige sobre elementos identitarios rurales y tradicionales y, al mismo tiempo, está ligada a opciones políticas de izquierdas. Esta nueva reconstrucción identitaria se ve a sí misma como una identidad del oprimido, muy influenciada por la desigualdad histórica de Andaucía como una de las regiones más pobres y rurales de España y a la depreciación del andaluz como « el español mal hablado », propio de personas no educadas e incultas. 

Y, a la vez, no deja de ser llamativo que la reconstrucción identitaria se haga desde el humor y que sean mayoritariamente jóvenes formados aquellos detrás de la producción y consumo de memes. ¿Por qué jóvenes?¿Por qué educados? En diferentes casos, los memes muestran un conocimiento profundo de la historia, cultura y personalidades andaluzas, un manejo de las lenguas extranjeras e, incluso, un conocimiento muchas veces profundo de raíces etimológicas. En todo caso, se trata de un asunto que abre muchas preguntas. ¿Por qué ahora? ¿Cómo es esta nueva formación identitaria? Se pueden hacer muchas lecturas, y se necesita un análisis más profundo para comprender estas nuevas dinámicas de construcción identitaria que no emanan desde los parlamentos, sino desde los ordenadores de jóvenes sin ninguna pretensión política. Hacer política a través del humor. 

Se puede decir mucho más. Se puede decir mucho mejor. Pero, qué hay mejor que un meme. 

Published by LA REGIONISTO

La Regionisto focuses on regional economic, political or cultural issues. Its aim is to enable everyone to deepen their curiosity for various regions of Europe and beyond, in a classic or fun way. We welcome articles written in any language and from any approach!

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